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Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre

De Ruta Sepetys traduit par Bee Formentelli aux Editions Gallimard

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En voyant ce roman sur les étagères de la bibliothèque, je n’ai pas hésité tellement l’autrice m’a charmée et bouleversée avec Le sel de nos larmes et Hôtel Castellana.

L’histoire :

Lina jeune Lituanienne va se retrouver déportée avec sa mère et son frère en 1941 par les soviétiques.

Mon avis : 

Voici encore un pan de l’histoire méconnu de ces années sombres du XXème siècle que nous rappelle l’autrice. Ce roman est le premier de Ruta Sepetys et son père Lituanien aurait dû vivre ce drame mais par chance il a pu s’échapper avec ses parents. Pour autant le drame de milliers de Lituaniens a inspiré ce roman. Leur crime être jugé antisoviétique alors qu’ils sont simplement officiers, bibliothécaires, professeurs, médecins…. La sentence être déporté dans des conditions atroces pour être « esclave » dans des camps. 

Ce drame, l’autrice nous le raconte par le biais de Lina et de sa famille. Dans le wagon qui l’emmène, cette jeune femme de 16 ans et tous les autres vont être traités comme des moins que rien. Dans ces camps sibérien en plus des conditions climatiques extrêmes, ils devront travailler comme des forçats pour gagner trois fois rien pour se nourrir à la merci de certains gardes sans scrupules voire sans humanité. Malnutrition, typhus et autres maladies quand ce n’est pas la violence des soviétiques seront à l’origine de véritables hécatombes. Les pays baltes vont perdre plus d’un tiers de leur population pendant ce génocide, sous le règne de terreur de Joseph Staline vingt millions de personnes seront assassinées. Pourtant ce drame est peu évoqué et les survivants à leur retour été encore traité comme des criminels et ne pouvaient témoigner. 

Pendant sa déportation, Lina espérera retrouver son père, elle qui devait intégrer une école d’art va essayer de lui faire passer des dessins pour qu’il sache où ils se trouvent. Avec son frère, Jonas et sa mère ils vont s’organiser pour survivre, la bienveillance dont cette femme fera preuve, sa dignité sont bouleversantes et une vrai leçon de courage. Malgré les conditions, ils ne pourront leur enlever, leur dignité, l’espoir, leurs souvenirs, ceux de Lina parsèment l’histoire, et surtout l’amour. C’est bien l’amour qui les aidera à tenir! Ne vous parler de Lina et sa famille est réducteur car même s’ils sont au cœur de l’histoire, ils sont tout au long entouré par d’autres prisonniers et sans eux et la solidarité qui s’organise, ils ne pourraient tenir et survivre.

Une nouvelle fois, je suis séduite par la plume de Ruta Sepetys fluide, accessible, délicate et intense. Ce roman est poignant, bouleversant. Les conditions, dans lesquels ces hommes, femmes et enfants vont être déportés, sont inimaginables. Cette injustice est glaçante! L’autrice nous le dépeint avec pudeur mais réalisme. Le travail de recherche de Ruta Sepetys est précieux et permet à ce livre d’être juste.  Ce monde m’indigne tellement par moment et pourtant j’ai très envie de m’accrocher aux touches d’espoir tout comme Lina le fera. 

Ruta Sepetys avec son premier roman nous rappelle un drame oublié, méconnu comme elle le fera avec ses autres romans. Un livre essentiel, riche, troublant à mettre dans toutes les mains. J’ai profondément été touchée par cette histoire et ne peux que vous conseiller de découvrir cette histoire pour que ce drame ne soit plus oublié.

 

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