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Pourvu que la nuit s’achève

De Nadia Hashimi aux Editions Milady

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Le livre et moi :

Je ne connaissais pas la plume de Nadia Hashimi c’est donc une découverte pour moi, mais j’ai lu tellement de belles choses à son sujet que je n’avais aucunes inquiétudes. D’autant plus que lire des romans ou documents sur la place des femmes dans le monde ou à travers le temps m’a toujours beaucoup intéressé.

Résumé :

Zeba est retrouvée chez elle par son fils, lorsqu’il rentre de l’école avec ses deux jeunes sœurs, le cadavre de son mari à ses pieds les mains couvertes de sang. Elle arrive à échapper à un crime d’honneur car le cousin de Kamal souhaitait le venger en tuant cette dernière et se retrouve ensuite en prison. Elle sera entourée de nombreuses femmes souvent enfermées pour zina (terme afghan désignant toutes relations hors mariage même le viol) qui au final n’avaient jamais été aussi bien traitées. Elle restera mutique pour l’honneur de ses quatre enfants. Son frère engage alors Yussuf revenu des États-Unis qui se battra jusqu’au bout pour défendre cette femme. Zeba pourra aussi compter sur le soutient de sa mère Gulnaz qui fera tout ce qui est en son pouvoir pour sauver sa fille.

Mon avis :

Une merveilleuse découverte, Nadia Hashimi nous fait littéralement voyager dans son pays d’origine. Elle nous dépeint différents portraits très touchants qui nous permettent de mieux comprendre ce pays où les croyances et l’honneur sont au cœur, bien avant la justice et l’amour.

En effet les croyances ont une place privilégiée dans ce pays où la prière et les talismans sont pris plus au sérieux que les traitements médicaux. L’honneur d’une famille ne peut se laver que par le sang, la justice ne passe qu’après la loi des hommes et quand elle prend le relais c’est malheureusement sur des us et coutumes plus que sur les textes de lois que les jugements sont prononcés quand les juges n’ont pas été soudoyés.

L’histoire de Zeba et sa mère ainsi que celle de l’ensemble des prisonnières nous permet de découvrir que même si la femme gère son foyer à l’intérieur où elle est souvent soumise à un mari, elle n’a que très peu de droits et reste à la merci des hommes qui peuvent choisir de les déshonorer sur une simple parole et une fois le déshonneur lancé, pour elle deux possibilités : la prison ou le lynchage.

Yussuf nous permet de comprendre le chemin de ces afghans qui ont certes eu la chance de pouvoir immigrer malgré un parcours compliqué mais qui restent habités par un fort attachement à leurs racines et souhaitent « sauver » leur pays d’origine mais se heurtent à toutes ces coutumes tout en étant un étranger dans leur propre pays.

C’est donc un profond sentiment d’injustice qui nous habite une bonne partie de cette lecture. On vibre avec cette histoire bouleversante. On est fasciné par les différents personnages qui sont très attachants car leurs failles ne nous sont pas cachées.

  Et malgré un roman avec une histoire sombre, j’y ai aussi trouvé beaucoup d’optimisme, avec un amour filiale plus fort que tout entre ces mères et leurs enfants, des femmes qui arrivent encore à rêver au prince charmant malgré les mariages arrangés et d’autres qui se sont émancipées en faisant des études et en travaillant. C’est cet espoir qui reste gravé en moi.

Je ne peux que vous recommander de découvrir cette autrice à la plume délicate, je suis totalement conquise et espère la redécouvrir bientôt un véritable coup de cœur.

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